Cayenne, le 16 octobre 2013
Lettre
à la jeunesse guyanaise,
Voilà déjà huit jours que vos aînés, vos frères, vos
cousins, vos parents, vos enseignants sont activement mobilisés pour obtenir un
pôle universitaire de qualité pour la Guyane.
Huit jours durant lesquels tous réclament d'une seule et
même voix le droit au respect.
Il existe des souffrances bien cachées dans notre société,
comme celles qui perdurent au sein de la communauté éducative. Nous sommes
nombreux à emprunter le rond-point Troubiran sans savoir que tout au fond il y
a une université qui pleure parce qu'elle a mal.
Ces huit jours nous ont permis de comprendre l'origine de
cette douleur grâce à la prise de parole collective, et cela malgré les
tentatives d'égarements et de diversions.
À ceux-là nous dirons : "nous n'avons pas le temps
pour vos récréations".
Pendant ces huit jours, il s'est passé quelque chose de
formidable de l'ordre de la construction, de la réflexion, du travail et du
savoir partagé. Ne serait-ce pas déjà là les atouts indispensables pour la
création d' une université autonome en Guyane ?
L'Université Guyanaise n'a rien à démontrer, elle a
juste à faire, car la gestion tutélaire elle n'en veut plus.
Quel bonheur de voir et de sentir la population guyanaise
prendre part à ce combat qui nous concerne tous. Qu'on se le rappelle,
l'université n'est pas un monde clos réservé à une élite, bien au contraire,
c'est le lieu des "bienvenus à ceux et celles qui veulent s'abreuver d'un
savoir universel". Un des plus beaux cadeaux que la société peut offrir à
sa jeunesse est un lieu saint consacré à la diffusion et à l'apprentissage de
ce savoir.
À
l'heure actuelle les étudiants guyanais n'ont reçu que l'emballage. Et après
cela il faudrait qu'ils se taisent ? Eh bien NON !
Jeunesse de Guyane le combat c'est vous !
En toute amitié et solidarité.
Emmelyne OCTAVIE