Lettre ouverte à George Pau-Langevin,
Ministre déléguée chargée de la Réussite
éducative,
A l’occasion
de votre venue en Guyane, nous souhaiterions connaître votre point de vue sur
les points suivants :
Le projet
académique en cours de rédaction a pour cadre 3 axes : Ambition, Justice-Egalité et Réussite. Mais derrière les discours,
les contributions et les rapports théoriques se cachent, surtout en Guyane, une
réalité plus prosaïque.
Aujourd’hui en
Guyane, 1 élève sur 2 entrant en classe
de 6ème n’a pas acquis les compétences nécessaires pour débuter
sans handicap le cycle qui doit le conduire à la réussite du baccalauréat. Ce
taux s’élève à 3 élèves sur 4 dans l’Ouest guyanais.
Au fondement
de l’égalité des chances, il y a la volonté politique d’offrir à tous les
élèves un même service public à travers la mixité sociale et scolaire tant dans
la constitution des classes qu’entre les établissements scolaires. L’objectif
est d’élever l’ambition commune de nos enfants en s’appuyant sur une école de
qualité sur tous les territoires de la République. Pas de classes ni
d’établissements ghettos donc.
-
Que pensez-vous de la constitution d’une classe d’élèves de 6ème dans un collège
public de Guyane dans laquelle sont regroupés les enfants de Monsieur le
Recteur, de l’Inspecteur d’académie de Lettres, du Principal adjoint du
collège, du Proviseur adjoint du Lycée général qui jouxte le collège et du
Responsable de la Police dans notre département ?
-
Que pensez-vous des dérogations obtenues par
certains des fonctionnaires cités pour fuir leurs établissements de
secteur ?
-
Offre-t-on à tous les élèves guyanais la même
qualité de service public ? A cette dernière question, le STEG-UTG affirme
que non. Les enfants sont intelligents. Pour ceux n’appartenant pas à ce genre
de classes ou d’établissement, le mépris qu’ils subissent est facteur de
violence et de futures revanches sociales.
La Guyane est
confrontée actuellement à des violences scolaires. Au-delà de leur aspect
social, ces violences trouvent aussi leurs origines dans les choix et les
attitudes des responsables institutionnels.
Nous luttons
pour une école républicaine qui s’appuie sur le socle de l’égalité. Nous
lutterons et dénoncerons avec force ses aspects « bananiers ».
Cayenne, le lundi 3
février 2014
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